L’extractivisme minier, une transition sous tension !

Dans cet épisode de la voix des milieux, nous recevons Violeta Ramirez la réalisatrice du film documentaire « Transition sous tension. Enquête sur l’ouverture d’une mine de lithium », et les deux coproducteur·ice·s, Marie Forget et Camille Girault, tou·te·s deux enseignant·e·s-chercheur·euse·s en géographie à l’Université Savoie Mont Blanc. Pour nous, ils reviennent tou·te·s les trois sur ce qu’est l’extractivisme minier à partir de l’exemple d’Echassières, petite commune située dans l’Allier, mais aussi sur le rôle que peut revêtir un tel film scientifique afin d’éclairer les débats sur la transition énergétique.

Une production Radio Anthropocène présentée par Damien Rondepierre, en partenariat avec l’axe Environnement Urbain de la Maison des Sciences de l’Homme Lyon Saint-Étienne.

« C’est dans les centres urbains que l’on décide de la réalisation de projets d’extraction minière sur des territoires. » Violeta Ramirez

« Ce projet, c’est la redécouverte d’un gisement lié à un contexte économique et géopolitique global. » Marie Forget

« Deux profils d’habitants se dégagent : les personnes qui habitent depuis longtemps sur le territoire sont réceptives au projet car le territoire a toujours vécu de l’exploitation minière, tandis que les nouveaux arrivants accordent moins d’importance à cette identité minière du territoire et y rattachent plutôt un imaginaire de nature préservé. » Violeta Ramirez

« Un territoire qui a connu une histoire minière est souvent plus favorable à un projet d’extraction. » Marie Forget

« L’eau cristallise beaucoup d’enjeux et beaucoup de craintes liés à des formes de partage de cette ressource. » Camille Girault

« L’extraction de ces minéraux répond à une vision de la transition écologique et énergétique qui s’appuie principalement sur l’innovation technologique, où l’on va essayer de substituer des formes énergétiques par d’autres sans remettre en question le mode social fondé sur la consommation. » Violeta Ramirez

« La mine durable, la « mine verte », c’est un qualificatif forgé par les entreprises minières elles-mêmes, qui ont mis en place des standards pour s’auto-qualifier de responsable. Sur la papier, les mines polluent effectivement moins qu’à l’époque. Mais une mine verte n’existe pas : quand on ouvre une mine, on sait que l’on va polluer. » Marie Forget

« On rapatrie des problématiques que l’on a externalisée. » Camille Girault

« Ce film, dans sa réalisation et sa diffusion, c’est une manière de faire sortir le questionnement scientifique de l’enceinte des laboratoires, pour mettre sur la place publique certains débats. » Camille Girault

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