La campagne est souvent réduite à un espace résidentiel, voire récréatif et patrimonial. Pourtant c’est aussi un espace « de travail » et où de nombreuses activités se développent. La campagne n’attire pas seulement des « habitants » mais aussi des créateurs d’entreprises. Quelles sont ces nouvelles activités et qui sont ceux qui les portent ? Suivez le cours de Claire Delfosse, professeure de géographie à l’Université Lumière Lyon 2 et directrice du Laboratoire d’Etudes rurales.
La campagne, la ruralité, le rural ont rarement été autant invoqués et discutés que ces deux dernières années. Deux images souvent opposées ont alors été évoquées : celle d’un espace marginalisé par la « métropolisation », voire d’un espace de relégation, et celle d’un espace attractif qu’illustre l’expression « désir de campagne ». La campagne est souvent réduite à un espace résidentiel, voire récréatif et patrimonial. Pourtant c’est aussi un espace « de travail » et où de nombreuses activités se développent. En effet, des travaux récents reposant sur la nouvelle définition du rural montre par exemple que 31 % de l’emploi industriel s’y trouve ; les emplois « tertiaires » n’ont cessé également ces dernières décennies. La campagne n’attire pas seulement des « habitants » mais aussi des créateurs d’entreprises. Elle est un espace d’innovations où les alternatives prospèrent, un espace qui participe des transitions. Les porteurs de ces innovations ne sont pas seulement les nouveaux habitants.
Ce cours, à la suite de celui de l’année dernière vise à interroger la campagne en France aujourd’hui, au regard de « l’urbanité », mais par « l’entrée » activités cette fois, par quelques entrées qui permettent d’interroger les héritages, les projets innovants, alternatifs, qui réinventent ce qui a pu a être des caractéristiques de la ruralité (pluriactivité, solidarités, collectifs, itinérance…) et plus généralement le renouvellement des activités et ceux qui les portent.
Claire Delfosse est professeure de géographie à l’Université Lumière Lyon 2 et directrice du Laboratoire d’études rurales, un laboratoire pluridisciplinaire. Elle co-anime la chaire partenariale Tralim (transitions alimentaires) co-portée par l’Université Lyon 2 et l’Institut Paul Bocuse. Ses travaux de recherche portent sur l’alimentation (produits alimentaires, qualité alimentaire, relation villes / campagne autour de l’alimentation, valorisation de la gastronomie alimentaire, commerces alimentaires) ainsi que sur le développement rural. Elle a publié plusieurs ouvrages sur l’alimentation (La France fromagère (1880-1990) (2007, Boutique de l’histoire)), Histoires de brie (2008, Illustria), La mode des terroirs et les produits alimentaires (2011, les Indes Savantes) et a coordonnées plusieurs numéros de la revue Pour sur le rural dont le dernier consacré aux Métiers du développement rural. Elle est co-responsable de plusieurs projets de recherche-action autour des jardins en milieu rural (Jardin’R). Elle participe à deux projets Popsu (Petites villes et milieu rural) et co-anime avec Cap Rural un groupe de travail sur « Pauvreté et précarité en milieu rural » pour la Commissaire à la Lutte contre la pauvreté-précarité en région Auvergne-Rhône-Alpes.