A l’École de l’Anthropocène 2024 (6e édition)

Un festival d’idées unique en son genre en France, entièrement dédié au changement global au croisement des sciences, des arts et des sociétés.

Il explore, via de multiples formats ouverts à toutes et tous, les enjeux à relever et les alternatives transformatrices et créatives nées de la crise de l’habitabilité que nous traversons.

Créé en 2019 par l’École urbaine de Lyon (2017-2023), sa 6e édition désormais proposée par Cité Anthropocène et October Octopus s’est déroulée sur quatre journées et quatre soirées du 20 au 23 mars 2024 à Lyon.

Plus de cinquante invité·e·s d’horizons divers – scientifiques, chercheur·euse·s, artistes, auteur·rice·s, acteur·rice·s politiques, économiques et associatif·ve·s -, ont invité les publics en présence à imaginer et à dessiner ensemble, les possibles à partir du changement global.

Cette 6e édition a exploré de nouveaux lieux. Après 2019 et 2020 aux Halles du Faubourg, 2021 à Hôtel 71, 2022 et 2023 au Rize, 2024 s’est déroulée dans l’ancien collège Truffaut (lieu hybride depuis l’automne 2022) : les différentes séquences programmatiques se sont donc dépliées en partenariat et au sein de tous les acteurs du site – Pilo, le Collège graphique, les salles plurielles de la Mairie du 1er… et dans la cour -. Les soirées ont été organisées dans cinq lieux différents de la ville : le musée des Beaux-Arts, le Palais de la Mutualité, le cinéma le Comoedia, le musée Gadagne et la Cité de la Gastronomie ; ce qui a favorisé les contacts avec leurs publics.

Dix-huit masterclasses au Collège Truffaut 

Mercredi 20 mars

Heiko BUCHHOLZ (artiste). 
La création artistique au sein des laboratoires de recherche : la fertilisation réciproque art-science. Comment se fait cette collaboration et qu’est-ce qu’elle apporte aux artistes et aux chercheurs et chercheuses ? Pourquoi la collaboration artiste – scientifique représente-t-elle un vrai enjeu par rapport aux thématiques liées à l’anthropocène ? Peut-on changer le monde avec l’art ?

Jeanne PUCHOL (autrice de BD). 
Le genre du capital : une enquête sur les inégalités de patrimoine entre les hommes et les femmes en BD
. En comparant les matériaux bruts (notes de terrain, schémas) mis à sa disposition par les deux sociologues et leur transposition en bande dessinée, en montrant les différentes versions de certaines planches, en décrivant les solutions narratives et les traitements graphiques auxquels elle a recouru, la dessinatrice Jeanne Puchol expliquera comment elle a adapté Le Genre du capital, l’essai de Céline Bessière et Sibylle Gollac paru en 2020 aux éditions La Découverte. Et elle révèle enfin pourquoi cet album est rempli de chats !

Pierre CORNU (historien). Quels récits pour la Cité anthropocène ? Les archives du futur sur l’établi de l’historien. Notre temps présent offre de telles perturbations des temporalités de la nature, des objets techniques, de la vie sociale et des échelles du politique que la méthode historique apparaît en grande difficulté pour en rendre compte avec ses outils habituels. Pourtant, face au mur du devenir que représente la crise générale de la biosphère, on n’a jamais eu autant besoin de récits. Non pas de récits fatalistes ou lénifiants, non pas de récits uniquement de dénonciation ou de justification, mais des récits engageants, des récits attentifs à la complexité systémique des choses, des récits qui prennent soin de nous et du monde précaire qui est le nôtre. Comment les historiens peuvent-ils contribuer à rouvrir le futur ? Peut-être en sortant de leur zone de confort académique pour se mettre en quête des archives du futur, et apprendre à les lire pour en tirer de nouveaux récits, capables de nous aider à reconstruire l’habitabilité de notre espace-temps terrestre.

Jeudi 21 mars 

Nicolas NOVA (anthropologue). Enquête-création dans les Alpes troublées
. Qu’est-ce qu’une « enquête/anthropocène » ? Comment aborder les multiples métamorphoses liées à la crise environnementale ? En quoi les investigations au carrefour de l’ethnographie et des pratiques artistiques peuvent-elles permettre de décrire et d’imaginer des trajectoires dans un monde troublé ? Cette masterclass aborde de telles questions en s’appuyant sur un projet d’enquête-création combinant plusieurs formats tels que le récit documentaire ou le jeu d’aventure.

Sylvain GRISOT (urbaniste). Redirection urbaine, sur les chantiers d’adaptation de nos territoires
. La Terre s’effrite sous nos pas, les crises s’enchaînent et nous ne savons plus comment faire la ville. Or nous n’avons plus le temps de rêver à la « ville du futur », il nous faut donner un futur à nos villes et nos territoires en engageant dès aujourd’hui les chantiers de leur adaptation. Comment avancer ? En s’inspirant du travail des femmes et des hommes qui explorent des voies de traverse pour faire la ville dans le bon sens.

Olivier JOUVRAY (scénariste et éditeur de BD). Vulgarisation en bande dessinée, est-ce que scénariser c’est tromper ?
 En revenant sur les multiples facettes de son métier, le scénariste évoque la manière dont il aborde le milieu de la recherche académique, les enjeux pour comprendre et se faire comprendre, ainsi que les choix scénaristiques auxquels il se confronte pour raconter et transmettre au moyen de la bande dessinée de vulgarisation scientifique.

Rémi FOUSSAT (médecin de la foudre). La foudre, phénomènes visibles et conséquences invisibles sur le vivant. Tout le monde connaît la foudre, cet arc énergétique qui illumine au loin, passionne les uns ou inquiète les autres. Et pourtant il reste encore beaucoup d’inconnues à découvrir en termes de mécanismes physiques sur cette décharge énergétique. Après cet éclair, disparu au bout de quelques microsecondes, que reste-t-il ? Quels impacts ont les éclairs sur les nanoparticules dans l’atmosphère et sur le vivant ?

Michel LUSSAULT (géographe). Inventer de nouvelles cultures de la cohabitation. L’Anthropocène ne renvoie pas qu’à une spéculation philosophique abstraite ou à une conceptualisation scientifique, mais nous oblige à engager profondément une réflexion sur nos imaginaires, nos capacités narratives, nos esthétiques, nos façons de raconter notre expérience d’humain sur terre. Le chantier anthropologique et historique est absolument vertigineux et pour le mener à bien, la science et la politique sont nécessaires mais pas suffisantes à elles seules. Il ne suffit pas de rationaliser le politique par la science et de politiser la science. Ce dont il s’agit, c’est de réinventer des cultures de cohabitation. C’est là où le champ de l’art et la création est absolument indispensable, mais non pour s’embarquer avec de pures et exclusives visées esthétiques, mais pour retrouver un peu de ce qui se jouait sur la scène du théâtre grec antique, cet espace et ce temps où la communauté des humains pouvait éprouver collectivement une expérience anthropologique, celle de la cohabitation dans la Cité (et aujourd’hui la Cité est planétaire !) et par le spectacle offert, penser ses rites, coder ses pratiques et ses répertoires, réfléchir justement à ces codages mêmes.

Vendredi 22 mars

Serge ZAKA (agroclimatologue). Changement climatique et agriculture : en route vers l’adaptation ! Le changement climatique affecte l’agriculture. Le gel d’avril 2021 et la sécheresse de 2022 sont dorénavant des témoins d’une réalité quotidienne en 2050. Comment nos agriculteurs doivent s’adapter ? Quelles solutions déployer en priorité ? De quoi sera composée notre assiette en 2050 ?

François MARDIROSSIAN (pianiste). Les musiques du désastre. Le 27 août 1883 à 10h02 notre planète terre émet le son le plus puissant de toute son histoire. Ce vacarme sans précédent a fait plus de 120 000 morts et a été entendu à plus de 5000 kilomètres. Vingt ans plus tard, en 1903 un compositeur imagine une œuvre musicale faisant appel à tous les sens, d’une intensité inégalée et si connectée au monde qu’elle participerait à la disparition du cosmos une fois jouée. L’œuvre fut inachevée. Un homme passa sa vie à la compléter et en 1972 on put finalement l’entendre. La même année et partout dans le monde des gens commencent à entendre dans la nature des bruits sourds et non identifiés qui ressemblent à des trompettes apocalyptiques. Où le désastre anthropocène se fait entendre — et en musique.

Tiphaine RIVIÈRE (autrice de BD). Créer une narration qui rend les concepts intuitivement compréhensibles. Quand on fait des adaptations en bande dessinée, on sait qu’on va perdre 90% du livre de base, parce que le dessin prenant énormément de place, on peut dire infiniment moins avec le même nombre de pages. Et pourtant, en sciences sociales, simplement voir vivre des personnages, avec leur façon de se tenir, de parler, de bouger, la décoration de leurs appartements, leurs vêtements, leurs expressions de visage, permet de raconter un nombre incalculable de choses, que le texte peine à montrer. Toute la difficulté qu’il y a à inventer une narration dans laquelle les personnages sont des « porteurs de concepts », où ils ont été créés pour incarner des idées, c’est qu’il faut qu’ils soient comme des « modèles » en sociologie, et en même temps humains, trop humains, inclassables, impossibles à rentrer dans des boites, bref, qu’ils soient tellement vivants qu’ils débordent les cases dans lesquelles ils ont été construits, jusqu’à les contredire. Quelles ont été les difficultés auxquelles a été confrontée l’autrice en adaptant La Distinction de Bourdieu, et les solutions trouvées pour les résoudre ?

Laëtitia MONGEARD (géographe). Enquêter sur les métabolismes : une manière d’appréhender la matérialité de nos sociétés. À partir du cas des déchets de l’aménagement et de l’urbanisme, nous parcourons les potentiels offerts par l’approche en termes de métabolisme. Au-delà de la métaphore, nous nous intéresserons à la question des flux des matières qui sous-tendent le fonctionnement des sociétés, considérerons ce qu’ils nous permettent d’apprendre et comprendre de nos modes de vie pour enfin aborder — et expérimenter ? — des méthodes qui permettent de saisir et restituer le métabolisme urbain.

Samedi 23 mars

Hervé RIVANO (informaticien). Villes « intelligentes » ? Enjeux techniques, sociaux et politiques. Depuis son apparition à la fin des années 2000, le terme de « smart city » fait partie intégrante du paysage français de la politique de la ville. Un terme fourre-tout qui recouvre des réalités très diverses et porte autant d’espoirs que de doutes sur ce que la révolution numérique pourrait apporter à la ville. Parmi les différentes figures qui s’en réclament, il y a celle de la « ville équipée » : l’installation de réseaux de capteurs permet d’accéder à une connaissance inédite des différents phénomènes qui traversent et constituent la ville. Il serait naïf de croire que cela n’a pas de conséquences sur la structure politique et sociale des villes. Dans cette masterclass, ont été abordés les défis techniques des villes intelligentes en illustrant les relations avec les enjeux politiques et sociaux urbains, à partir de quelques exemples de recherches récentes.

Marion MONTAIGNE (autrice de BD). Étapes de fabrication d’une BD de vulgarisation : du terrain au papier. Comment passer d’une masse d’informations récoltées sur le terrain ou en bibliothèque à une bande-dessinée ? L’autrice  revient en images et en dessins sur les étapes de fabrication d’une bande-dessinée de vulgarisation scientifique : du terrain au papier.

Alfonso PINTO (géographe et documentariste). Les désastres industriels et leurs imaginaires. Comme tous les phénomènes humains, même les catastrophes possèdent leur imaginaire, leur patrimoine de savoirs, idées, représentations et interprétations qui nous permettent de les penser, de les raconter et, peut-être de les transformer en un instrument d’apprentissage. Quelle est la place des catastrophes industrielles dans les réflexions sur l’Anthropocène ? Peut-on considérer l’époque géologique des humains comme une catastrophe elle-même, résultat ultime d’une révolution industrielle qui, comme l’affirmait Ulrich Beck, a engendré une étroite correspondance entre « richesses » et « risques » ? Du nucléaire à la chimie, des pollutions silencieuses jusqu’aux grands désastres qui brisent notre quotidien, les catastrophes liées aux énergies et à l’industrie ont accompagné toute l’histoire humaine depuis désormais deux siècles. Il est temps de penser ces phénomènes à la lumière d’un plus grand questionnement qui concerne les bases mêmes de notre manière d’occuper la surface de la planète ».

Floriane POCHON (réalisatrice sonore). Sonder les lisières : paysages sonores, naturels et surnaturels. PHAUNE RADIO est une bestiole aussi curieuse que sauvage qui émet des sons étranges 24h/24 sur le web et sur vos mobiles depuis 2013. À toute heure du jour et de la nuit, elle allume et réverbère les échos d’un monde qui vibre : paysages sonores naturels et surnaturels, musiques aventureuses, rencontres animales, sciences et fictions… Autant de matières à dépasser l’entendement, autant de manières d’être vivants. Et au-delà de ce cabinet de curiosités sonores, c’est aussi un univers de podcasts et de créations sonores qui s’ouvre pour vous. Blind test animal, pistage cosmo-tellurique, forces de la nature et puissances du “nous”, pour enfin regarder la réalité en face des trous.

Isabelle MICHALLET (juriste). Lithium, pétrole, terres rares… : explosion de la demande, réponses du droit. L’Union européenne élabore actuellement une nouvelle législation sur les matières premières critiques pour l’avenir des chaînes d’approvisionnement : la demande en terres rares va augmenter de manière exponentielle dans les années à venir. Ces ressources sont nécessaires, par exemple, à la conception des batteries et donc indispensables à la transition énergétique. À partir de ce texte européen, la proposition est de chercher à comprendre les enjeux et de voir comment le droit se construit pour relancer l’exploitation minière en Europe et en France.

Camille RHONAT (philosophe). Un printemps silencieux, session audio-naturaliste. En 1962 la biologiste américaine Rachel Carson décrivait dans Silent Spring les effets dévastateurs de la pollution chimique sur le vivant et prophétisait l’imminence d’un printemps silencieux. Depuis, les populations d’oiseaux, d’insectes et d’amphibiens s’effondrent à un rythme qui met en péril l’ensemble des écosystèmes. Cauchemar devenu réalité, le silence des campagnes est désormais un argument d’agent immobilier. Cette situation révèle la crise écologique pour ce qu’elle est : une crise de la sensibilité, qui nous rend sourds aux chants comme aux cris de la nature. C’est donc à la musique qu’il revient de sauver la planète. Une session d’écoute audio-naturaliste pour s’ouvrir l’oreille à la fragile beauté du vivant sous le patronage de Pythagore : quand la création musicale oscille entre mémoire poétique, rigueur scientifique, hygiène sonore et générosité politique.

Une programmation radiophonique au Collège Truffaut 

Les programmateurs et animateurs de cette activité : François DE GASPERI, Florian FOMPÉRIE, Bérénice GAGNE, Lou HERRMANN, Damien RONDEPIERRE, Camille VIGUIÉ.

Mercredi 20 mars

20’ Entretien. L’Anthropocène fait-il école ? Pierre CORNU (historien et président de Cité Anthropocène) https://share.transistor.fm/s/9e39ee2b

60’ Conversation. Quelles solidarités pour un avenir troublé ? Bernard BOLZE (fondateur de l’Observatoire international des prisons), Yasmine BOUAGGA (maire du 1er arrondissement de Lyon), Michel LUSSAULT (géographe) https://share.transistor.fm/s/9c676a27

40’ Book club. Lecture de L’espérance ou la traversée de l’impossible de Corine PELLUCHON (philosophe) https://share.transistor.fm/s/dc555e4b

10’ Entretien. On s’engage avec Anciela. Justine SWORDY-BORIE https://share.transistor.fm/s/b03c008a

30’ Sciences dessinées. Jeanne PUCHOL (autrice de BD) https://share.transistor.fm/s/a4eb1bc1

30’ Plateau. Chroniques marginales. LALCA https://share.transistor.fm/s/2b36af9b

60’ Musique. Planète Zouz. RADIO BÉGUIN https://share.transistor.fm/s/25f69ac1

Jeudi 21 mars

30’ Le café musical de François MARDIROSSIAN (pianiste) https://share.transistor.fm/s/88a51f61

60’ Conversation. Panne de courant : une transition énergétique en crise ? Philippe GUELPA-BONARO (Vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’énergie, du climat, de la réduction de la publicité) et Hubert SERRET (NegaCarbOne) https://share.transistor.fm/s/f7e85136

40’ Book club. Lecture de Redirection urbaine, sur les chantiers de l’adaptation de nos territoires de Sylvain GRISOT (urbaniste) https://share.transistor.fm/s/d211d527

10’ Entretien. On s’engage avec Alternatiba https://share.transistor.fm/s/5b64cdda

20’ Entretien. Demain la santé https://share.transistor.fm/s/71e5f8df

25’ Entretien. Nilüfer GÖLE (sociologue) https://share.transistor.fm/s/aee338c7

25’ Entretien. Christelle MURHULA (journaliste et essayiste) https://share.transistor.fm/s/f251277f

Vendredi 22 mars

30’ Le café musical de Floriane POCHON (réalisatrice sonore) https://share.transistor.fm/s/640c1302

60’ Conversation. À contre-courant : comprendre les fleuves au regard du passé. Stéphane GAILLOT (archéologue), Frédéric JARS (documentariste), Virginie SERNA (archéologue) https://share.transistor.fm/s/cec21b5d

40’ Book club. Lecture de La Terre habitable ou l’épopée de la zone critique. Jérôme GAILLARDET (géochimiste) https://share.transistor.fm/s/d40df840

13’ Entretien. On s’engage avec Extinction Rebellion. XR https://share.transistor.fm/s/ae812c32

23’ Entretien. Demain la santé https://share.transistor.fm/s/e474f8de

30’ Plateau. Les bains-douches à fleur de peau. LALCA https://share.transistor.fm/s/47b535d2

60’ Talk-show. Chercheurs et Monsieur Tout-le-monde : dans les médias tous experts ? RUE89LYON, Marie ALLENOU (journaliste) https://share.transistor.fm/s/85c3c987

Samedi 23 mars

30’ Le café musical de Camille RHONAT (collectif Superspectives) https://share.transistor.fm/s/d7b881fc

60’ Conversation. Affects et engagements : faire face à l’angoisse écologique. Emmanuel VENET (psychiatre et auteur), TAO (collectif Youth For Climate) https://share.transistor.fm/s/29538af9

40’ Book club. Lecture de Faire face à l’Anthropocène : les voies du droit. Isabelle MICHALLET (juriste) https://share.transistor.fm/s/3a76a374

12’ Entretien. On s’engage avec Ecologica. Lucille POTDEVIN https://share.transistor.fm/s/e01e1f96

30’ Sciences dessinées. Marion MONTAIGNE (autrice de BD) https://share.transistor.fm/s/07ef83a9

20’ La chèvre et le chou sur le terrain. DES ESPÈCES PARMI’LYON, Matthieu COUMOUL (naturaliste), Clara LYONNAIS-VOUTAZ (doctorante en géographie), Eloise BELLET (doctorante en géographie) https://share.transistor.fm/s/83798f11

40’ Jeu. Comment mangera-t-on en 2050 ? SCÈNE 27 https://share.transistor.fm/s/1008c096

Un séminaire au Collège Truffaut

Vendredi 22 mars

AgorAkademi : l’espace public au-delà de l’urbain. Thomas BOUTREUX (écologue), François DE GASPERI (doctorant), Nilüfer GÖLE (sociologue), Axelle GRÉGOIRE (architecte), Michel LUSSAULT (géographe), Matiline PAULET (anthropologue), Romain RAMPILLON (réalisateur), Gökçe TUNCEL (doctorante), Feda WARDAK (architecte), Joëlle ZASK (philosophe)
. Le projet de recherche AgorAkademi, dirigé par Nilüfer GÖLE, explore les dynamiques complexes du lien social au sein des sociétés multiculturelles. En mettant l’accent sur l’espace public, cette recherche examine comment celui-ci peut être un lieu d’émancipation et de créativité, favorisant la visibilité des acteurs, les interactions interpersonnelles, ainsi que les expressions esthétiques. AgorAkademi réunit des chercheurs, des artistes et des acteurs sociaux engagés dans le but de générer de nouvelles perspectives sur l’étude de l’espace public à l’ère de la mondialisation. Ce projet s’intéresse particulièrement à l’émergence des initiatives citoyennes et aux formes de partage et de solidarité qui se développent dans des contextes difficiles, tels que les régimes autoritaires, l’immigration forcée et les crises environnementales. Ce séminaire a cherché à élargir la réflexion sur l’espace public au-delà des frontières urbaines, en incluant une réflexion sur notre rapport à la Terre dans son ensemble. Cette approche transdisciplinaire vise à repenser nos modes d’occupation et de cohabitation de la planète, en prenant en compte les défis socio-environnementaux contemporains.

Deux ateliers exploratoires au Collège Truffaut et dans son quartier

Vendredi 22 mars

À l’écoute de la zone critique. Jérôme GAILLARDET (géochimiste), Jean-Pierre SEYVOS (compositeur et metteur en scène). Un atelier exploratoire de création en collectif avec la voix, le son et le mouvement, pour mieux comprendre et percevoir (le philosophe Bruno Latour aurait dit « métaboliser »), certains fonctionnements et modes de composition de la zone critique. Une rencontre qui met en dialogue et en résonance les notions apportées par le géochimiste sur de nouvelles connaissances de la terre et une pratique sensible proposée par le compositeur.

Samedi 23 mars

Inventaire participatif
. La biodiversité de l’ouest des Pentes de la Croix-Rousse. DES ESPÈCES PARMI’LYON a proposé un inventaire participatif à la découverte de la flore et des arthropodes du mois de mars dans le dédale des pentes de la Croix-Rousse. Parallèlement, un podcast fut réalisé en direct avec Radio Anthropocène où les participant·e·s les plus loquaces ont été invité·e·s à prendre la parole pour faire part de leur découverte ! Ils ont été surpris de constater tout ce qu’il possible d’observer en seulement deux heures de balade.

Deux conversations au Collège Truffaut

Samedi 23 mars

Sur le terrain avec les gilets jaunes. Sophie BÉROUD (polististe), Emmanuel TAÏEB (politiste), Lou HERRMANN (dessinatrice). Fin 2018, la France connaît un soulèvement populaire sans précédent, motivé dans un premier temps par le refus de l’augmentation du prix des carburants automobiles. Pour se reconnaître, les individus concernés endossent un gilet de haute visibilité, le fameux « gilet jaune ». Rapidement, la mobilisation s’étend à la Belgique, principalement à Bruxelles et à la Wallonie. Ce mouvement, ou plutôt ces mouvements, en renouvelant les modalités de la mobilisation, rebattent les cartes de l’analyse. Leur caractère spontané, apartisan sans être apolitique, interroge les rapports qui se nouent entre Gilets jaunes et syndicats d’une part, entre Gilets jaunes et institutions d’autre part. Force est ainsi de constater qu’à des aspirations démocratiques de plus en plus affirmées répondent une répression policière et des sanctions judiciaires inégalées. La confrontation entre terrain belge et terrain français, les enquêtes et les observations sociologiques, les entretiens individuels ou collectifs, les portraits d’individus mobilisés et les photographies de terrain sont autant d’outils utilisés dans cet ouvrage pour tenter de redonner une parole longtemps confisquée aux principaux acteurs de cette mobilisation : les Gilets jaunes eux-mêmes.

Apprendre à vivre dans un monde toxique
. Rencontre entre Gwenola LE NAOUR (politiste) et Alfonso PINTO (géographe) autour de leur ouvrage respectif Vivre et lutter dans un monde toxique – Violence environnementale et santé à l’âge du pétrole (Seuil, 2023) et Anthropocène âge du désastre. Les catastrophes industrielles et leurs imaginaires (Deux-cent-cinq, 2024).

Deux installations au Collège Truffaut

Du 20 au 23 mars

La Cabine sonore : le Monde et les bains-douches
. Conçue par LALCA pour donner à entendre les marges de la ville, les expériences urbaines des personnes en temps précaires de la métropole lyonnaise. Chaque jour, une programmation sonore différente en accès libre : Mercredi 20 mars, le monde et les bains-douches / Jeudi 21 mars, une journée d’habiter éclaté / Vendredi 22 mars, regards croisés sur un lieu d’eau / Samedi 23 mars, l’aventure alimentaire.

La chasse à l’orage : de la science à la passion
. Photographies de Serge ZAKA (chasseur d’orages). Entre la peur et la beauté, l’orage dérange. Les chasseurs d’orages jouent sur cette dualité d’émotion, retranscrite au travers de la photographie. Mais être chasseur d’orage, ce n’est pas seulement être photographe. C’est être à la frontière de la science, de l’aventure et de l’art.

Deux rencontres en librairie

Jeudi 21 mars à L’Oeil Cacodylate

Redirection urbaine, sur les chantiers d’adaptation de nos territoires (Apogée, 2023)
. Sylvain GRISOT. Crise climatique, effondrement de la biodiversité, pénurie des ressources… La fabrique urbaine prend soudainement conscience de ses fragilités et de ses responsabilités dans les enjeux du siècle. Alors, comment faire la ville en accord avec les limites planétaires ?

Vendredi 22 mars à Terre des livres

Une existence sans précédent (Verticales, 2024)
. Claire FERCAK. Helena Cervak, longtemps ballottée entre foyers et familles d’accueil, quitte précipitamment la France. Elle traverse l’Italie d’une traite pour rejoindre la Slovénie, son « pays d’origine du nom ». Une cavale solitaire parsemée d’aventures déroutantes. Qu’espère-t-elle trouver en ces terres inconnues ? Des racines improbables ou le refuge d’une « existence sans précédent » ?

Cinq soirées

Mercredi 20 mars au Musée des Beaux-Arts

Vulnérabilités, dignité, engagements
. Pierre DUCROZET (romancier), Corine PELLUCHON (philosophe), Michel LUSSAULT (géographe et animateur de la soirée). Face à la destruction de notre environnement, et à une action collective qui tarde à venir, il est tentant de céder au désespoir. Mais la philosophe nous rappelle que l’espérance naît lorsque le fantasme de toute-puissance disparaît, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles manières de composer avec le vivant. Pour le romancier, il est temps d’apprendre à habiter différemment le monde. La lucidité, un remède émancipateur et un moteur d’engagement ? Cette soirée d’ouverture du festival nous a invité à prendre en compte le caractère fragile de nos vies, afin de pouvoir se situer dans le monde et affronter les crises.

Jeudi 21 mars au cinéma Le Comœdia

Averroès et Rosa Parks (projection) / La psychiatrie est un monde en crise, mais certains tâchent d’en prendre soin
 (rencontre). Nicolas PHILIBERT (réalisateur), Emmanuel VENET
 (psychiatre et romancier). Averroès et Rosa Parks sont deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent — comme l’Adamant — du Pôle psychiatrique Paris-Centre. Des entretiens individuels aux réunions « soignants-soignés », le réalisateur s’attache à montrer une certaine psychiatrie, qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter la parole des patients. Peu à peu, chacun d’eux entrouvre la porte de son univers. Dans un système de santé de plus en plus exsangue, comment réinscrire des êtres esseulés dans un monde partagé ?

Jeudi 21 mars au Palais de la Mutualité


La foudre dans tous ses états. Pierric BAILLY (romancier), Claire FERCAK (romancière et animatrice de la soirée), Rémi FOUSSAT (médecin de la foudre), François MARDIROSSIAN (pianiste et animateur de la soirée), Christelle MURHULA (journaliste et essayiste), Camille RHONAT (philosophe), Serge ZAKA (agroclimatologue et chasseur d’orage). Est-il vrai que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit ? Pourquoi, lorsque deux personnes tombent amoureuses, ressentent-elles un « coup de foudre » ? Quelles représentations accordons-nous à ces zébrures qui éclairent le ciel lors des orages ? Que se passe-t-il dans le corps humain lorsque celui-ci est foudroyé ? Sur scène, le pianiste et la romancière ont tissé une toile de fond collective pour accueillir les prises de parole, performances et autres contributions de sept minutes d’invité·e·s aux profils très différents : un chasseur d’orages, un médecin, un romancier, une physicienne, un philosophe et une journaliste et essayiste.

Vendredi 22 mars au musée Gadagne

Plongée en zone critique. Jérôme GAILLARDET (géochimiste), Daniel PITARCH (artiste), Floriane POCHON (réalisatrice sonore), Virginie SERNA (archéologue), Mathieu VIDARD (journaliste et animateur de la soirée). La zone critique est un terme utilisé pour désigner la fine pellicule de la Terre sur laquelle nous habitons. C’est sur ces quelques kilomètres d’épaisseur que se réalisent la grande majorité des interactions chimiques et biologiques nécessaires à la vie. Au sein de cette couche critique, le rôle de l’eau est essentiel : l’eau qui ruisselle, qui coule, qui se mélange et s’infiltre… En cette journée mondiale de l’eau, nous avons été invité·e·s à venir écouter les sons de la zone critique, commentés par de grands spécialistes.

Samedi 23 mars à la Cité de la Gastronomie

La table qui nous rassemble
. Amina AISSAOUI (diététicienne microbiologiste), Jérémy CAMUS (vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’agriculture, de l’alimentation et de la résilience du territoire), Diane DUPRÉ LA TOUR (Les Petites Cantines), Lucille GIQUEL (ingénieure agroalimentaire), Nora HAMADI (journaliste et animatrice de la soirée), Olivier HAMANT (biologiste), Camille RHONAT (philosophe et DJ), Marie-Amandine VERMILLON (BelleBouffe). Pour la soirée de clôture du festival, nous avons convié le public à une grande conversation dînatoire organisée avec les Petites Cantines. Au menu, un moment convivial et une opportunité d’échanger. En guise d’entrée, le public a pu passer en cuisine pour participer à l’élaboration du dîner piloté par Les Petites Cantines. Le plat de résistance fut un grand banquet, ponctué de temps d’échanges orchestrés par Nora HAMDI, où la parole fut donnée autant aux personnes ressources préalablement identifiées qu’au public, considérant que nous sommes tous experts des sujets abordés : alimentation, santé globale, agriculture.

Des partenariats

AgorAkademi – Nomis Foundation, Columbia Global Centers – Paris * / Centre de Cultura Contemporània de Barcelona (CCCB) / Cinéma Le Comœdia / Cité Internationale de la Gastronomie de Lyon * / Des Espèces Parmi’Lyon – Association naturaliste à Lyon * / Éditions 205 / LyonBD Festival * / Musée des Beaux-Arts de Lyon * / Musée Gadagne * / LALCA * / Les Petites Cantines * / L’Oeil Cacodylate / Phaune Radio * / Presses universitaires de Lyon * / Rue89Lyon * / S-composition * / Scène 27 * / Terre des Livres * /

* Nouveaux partenaires par rapport aux éditions précédentes

Une édition soutenue par

Ville de Lyon

Métropole de Lyon

Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes *

SACVL *

AgorAkademi – Nomis Foundation, Columbia Global Centers – Paris *

* Nouveaux soutiens par rapport aux éditions précédentes

Une équipe

Cité anthropocène. Pierre CORNU, Valérie DISDIER, François DE GASPERIE, Florian FOMPÉRIE, Bérénice GAGNE, Anne GUINOT, Lou HERRMANN, Sasha JOUSSELIN, Jindra KRATOCHVIL

October Octopus. Lila CONJARD, Cédric DUROUX, Nancy MORENO PINTO

Avec les contributions de Lucas PANOSSIAN, Damien RONDEPIERRE, Alice SENDER, Alain VARGAS, Camille VIGUIÉ

Les publics

Toutes les jauges autorisées dans les lieux et espaces du festival ont été remplies, hors la soirée du 21 mars au Palais de la Mutualité pour un total de 1600 personnes. Auxquelles s’ajoutent le public venu pour l’installation de LALCA et les photographies de Serge ZAKA, ainsi que celui venu à Pilo lors des après-midi de la programmation radiophonique.Nous pouvons, sans trop nous tromper, dire que 2000 personnes sont venues lors de cette 6e édition du festival À l’École de l’Anthropocène, édition qui a été organisée en un temps record, avec une équipe restreinte, des moyens réduits et donc bien moins de supports de communication par rapport aux éditions précédentes.

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