Il y a quelques semaines, la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher annonçait vouloir “réformer en profondeur une filière REP du textile, aujourd’hui à bout de souffle.”
En effet, depuis 2008 le textile fait partie des 18 filières industrielles concernées par la responsabilité élargie du producteur, ou REP. Ce dispositif impose aux producteurs de prendre en charge l’ensemble du cycle de vie de leurs produits — de leur conception à leur fin de vie — afin d’en limiter l’impact environnemental. Concrètement, cela passe par des éco-organismes agréés par l’État et financés selon le principe du pollueur-payeur.
Face à ce système, une question cruciale se pose : quelle place pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire, qui ont depuis longtemps développé un savoir-faire autour du réemploi, de la réparation, et sont des moteurs d’une économie plus circulaire ?
Pour y répondre le temps d’un entretien, Aurore Médieu (ESS France) est l’invitée de Radio anthropocène aux Journées métropolitaines de l’économie sociale et solidaire.
« Les structures de l’économie sociale et solidaire ont été pionnières de la filière du réemploi et on choisit de développer des systèmes sociaux et ancrés sur les territoires. » Aurore Médieu
« La loi AGEC met en place des objectifs de réemploi pour les éco-organismes dans certaines filières. Cette initiative a paradoxalement menacé le modèle des structures de l’ESS, notamment avec des conflits d’accès aux gisements. » Aurore Médieu
« On voit une érosion du geste de don dans nos structures et un déclin de la qualité des gisements. » Aurore Médieu
« Il est grandement d’avoir des politiques publiques ambitieuses en matière de réemploi. » Aurore Médieu