Selon une étude du CREDOC parue en 2023, 16% des personnes en France sont dans une situation de précarité alimentaire, un chiffre en augmentation depuis plusieurs années. Cette situation correspond à l’impossible accès pour les individus à une alimentation en quantité suffisante, de qualité, et choisie, faisant de la justice alimentaire un enjeu tant sanitaire que démocratique, touchant à un besoin vital mais aussi à la dignité des personnes. Face à ce constat, des initiatives territoriales émergent et permettent de repenser les rapports à l’alimentation dans leur dimension politique et collective.
Pour en discuter aujourd’hui à l’occasion des Journées Métropolitaines de l’économie sociale et solidaire, Jindra Kratochvil reçoit Mathilde Ferrand, chercheuse, qui a notamment étudié l’accessibilité alimentaire en milieu rural, et Marie-Amandine Vermillon, co-fondatrice de l’association Bellebouffe.
« L’alimentation n’est pas qu’une affaire individuelle, c’est une question éminemment politique. Il faut repenser nos solidarités alimentaires, pour un accès à une alimentation de qualité, choisie, et dont les producteurs soient rémunérés de façon juste. » Marie-Amandine Vermillon
« Il faut sortir d’un système d’aide alimentaire qui ne permet pas de changer structurellement le système pour réduire les inégalités. » Mathilde Ferrand
« L’alimentation est une manière de traiter tout un panel d’autres enjeux, économiques, politiques, sociaux, écologiques, de santé. C’est une approche transversale et systémique. » Marie-Amandine Vermillon