🎙️ La chèvre et le chou – « Le mouton et le chou : des troupeaux dans la ville? »
Jusqu’au XVIIIe siècle, il n’était pas rare de croiser des animaux domestiqués en ville. Si le XIXe siècle reconfigure l’espace urbain, on observe aujourd’hui un retour de certaines espèces, au travers de différentes initiatives. C’est le cas de la Bergerie urbaine, existant depuis 2018 sur le territoire lyonnais.
L’association compte 140 adhérent·es, une trentaine de membres actifs et deux salarié·es, parmi lesquel·les Blandine Revaud, auparavant bénévole. Elle décrit trois types d’activités endossées par l’association : la production (de laine et de viande), la gestion pastorale (accès au terrain pour gérer les animaux), ainsi que les activités pédagogiques autour de la bergerie.
L’association utilise le terme de “gestion pastorale” pour ne pas parler d’éco-pâturage :
“Le terme éco-pâturage est utilisé par des structures qui font de l’entretien d’espaces verts, en l’occurrence c’est une vision qui ne nous correspond pas trop : les entreprises ont fait appel à ce terme pour verdir leur image. Ca participe aussi d’une vision très moderne de l’animal machine, on va penser l’animal juste pour une de ses fonctions.”
En effet, le mouton n’est pas pensé ici que pour tondre la pelouse, mais également pour la laine et les interactions sociales, du fait que l’animal est très affectueux.
Les premiers moutons sont arrivés au printemps 2019. A l’origine, leur choix avait constitué beaucoup de discussions, jusqu’à la sélection d’une race vendéenne pour sa bonne résistance aux chocs d’azote. En effet, ceux-ci peuvent manger particulièrement riche sans développer de problèmes de santé, au contraire des races rustiques qui ont besoin d’une alimentation plus pauvre.
Les terrains utilisés se situent principalement à Lyon 9 et dans les Monts d’Or. Le temps resté à chaque fois dépend de la saison.
“Au printemps et en automne, l’herbe pousse beaucoup plus que l’hiver et l’été. Au printemps, on pourra donc rester un peu plus longtemps.”
Les bénévoles mangent en général peu de viande en-dehors de celle de l’association (un tiers de la viande produite est redistribuée parmi les bénévoles), démontrant une prise de conscience. Le reste de la viande est généralement vendue pour un tiers à des restaurateurs, et pour le dernier tiers en vente directe.
Une émission Radio Anthropocène présentée par Eloïse Bellet.


